Joyeux anniversaire : 10 ans en INDYCAR
14 Avr, 2021

2021 marque ma 10ème saison en IndyCar. Je n’arrive pas à croire à quel vitesse le temps a passé. Et combien de choses se sont passées au cours de ces 10 années. J’ai gagné les 500 Miles d’Indianapolis, mon rêve de toute une vie, j’ai été champion IndyCar et j’ai gagné 15 courses. Et mon travail est loin d’être terminé. J’ai tellement plus à réaliser dans ce sport, le meilleur reste à venir !

Comment tout a commencé

Rien ne m’a vraiment prédestiné pour cette carrière. Personne dans ma famille n’avait d’antécédents dans le sport automobile, ni d’ailleurs beaucoup d’intérêt, avant que je commence à courir. Mon premier contact avec la course remonte à l’âge de 4 ans. J’ai regardé la lutte entre Senna et Prost à la télévision. Je me souviens avoir été très impressionné par la vitesse, et une passion est née ! Quand j’avais 8 ans, j’ai réussi à convaincre mes parents de me laisser faire mes premiers pas en karting.

J’ai été accro dès le début, et très investi. J’ai dû cependant attendre près de 10 ans avant d’avoir l’occasion d’intégrer le Volant Elf, qui était un championnat pour les jeunes pilotes.

J’ai remporté le titre et mon prix a été un siège dans une série junior monoplace. J’ai sauté sur l’occasion et ma vie a basculé dans l’univers de la course automobile. Pendant quatre ans, j’ai évolué dans les rangs de différentes formules juniors jusqu’en 2005. Comme la plupart des pilotes, je voulais entrer en Formule 1, mais j’ai compris assez rapidement que vous aviez besoin des bonnes connexions et d’un budget conséquent, deux choses que je n’avais pas nécessairement à l’époque. Donc, j’ai dû faire un choix. J’ai toujours été attiré par la course automobile aux Etats-Unis, alors j’ai contacté quelques équipes américaines en Formule Atlantique et je les ai convaincues de me laisser participer à des tests. J’ai bien fait car Team Australia m’a engagé pour la saison 2006 !

Vivre en Amérique

Alors, à seulement 21 ans, j’ai fait mes valises et déménagé à Indianapolis sans parler très bien anglais ! J’ai promis à ma famille que, si je ne réussissais pas dans l’intervalle d’un an, je reviendrais en Europe et prendrai un emploi « normal ». Juste pour vous montrer que je le pensais vraiment : j’ai tout loué pendant un an. Mon appartement, ma voiture, même ma télé et mon canapé ! J’étais déterminé à y aller, et je l’ai fait. J’ai tout de suite gagné le championnat Atlantic et j’ai utilisé l’argent du prix pour passer en Champ Car en 2007. Ma vie en Amérique s’est alors accélérée…

C’est en Champ Car que j’ai rencontré Sébastien Bourdais pour la première fois. Il m’a énormément aidé, m’a donné beaucoup de conseils, non seulement pour la course, mais aussi en ce qui concerne la vie aux États-Unis. Grâce à lui, j’ai rencontré les bonnes personnes et il a été le premier pilote à me retrouver dans mon camping-car après ma victoire aux 500 Miles. Nous sommes devenus de très bons amis et je ne peux pas le remercier assez.

Simon Pagenaud & Sébastien Bourdais – Barber 2011

Puis cela s’est mal passé…

La carrière d’un pilote de course n’est pas un fleuve tranquille. Vous avez besoin d’une équipe pour courir et le nombre de places sur la grille chaque année est limité. J’ai eu l’occasion d’en faire l’amère expérience lorsque mon équipe de Champ Car a fait faillite pour la saison 2008. Après seulement deux ans aux Etats-Unis, je n’avais nulle part où aller, pas de volant pour l’année à venir. C’était une pensée effrayante car je savais que je n’avais pas encore atteint mon plein potentiel. Alors, je me suis tourné vers mon autre passion : l’endurance. J’ai rejoint la série American Le Mans en 2008 et je suis passé tout près de remporter la célèbre course des 24 Heures du Mans en 2011. Cette quasi-victoire m’a donné beaucoup de visibilité, tant en Europe qu’aux Etats-Unis, et cela m’a finalement ouvert les portes de l’IndyCar. C’était en 2012…

10 ans et toujours plus fort

Je suis à seulement quelques jours de ma 10ème saison en IndyCar. Qu’est-ce que je ressens ? En ce moment, tout est une question de confiance et de conviction. Je crois que nous allons être prétendants au titre cette saison. Cet hiver, je n’ai pas pu aller en France pour la première fois depuis que j’ai déménagé aux États-Unis. Je me suis donc concentré encore davantage sur la préparation de la prochaine saison. J’ai passé beaucoup de temps à regarder mes anciennes courses et à trouver des points d’amélioration, j’ai travaillé avec mes ingénieurs pour préparer la saison à venir et j’ai intensifié mon entraînement physique.

J’ai hâte de débuter la 10e saison. Je suis aussi passionné par ce que je fais que quand j’ai commencé. Peut-être plus. J’aime me pousser, je veux m’améliorer tout le temps et être le meilleur possible. J’apprends quelque chose de nouveau chaque fois que je suis sur la piste. Je progresse tous les jours, en tant que pilote et en tant que personne.

Aux 10 prochaines années !

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